Bernadette Malgorn | Le blog personnel

Propos liminaires :

Gouvernance de Brest événements Nautiques

Rassemblement pour Brest Conseil municipal –  11 mars 2016  Intervention de Bernadette MALGORN, présidente

Monsieur le Maire,

L’actualité  vient de mettre l’éclairage  sur deux  sujets  qui  intéressent  notre collectivité.  En ouverture du ce conseil  je m’y attarderai quelques instants.

Il s’agit  en premier lieu, de la gouvernance  de Brest événements nautiques  et des festivités  de Brest 2016  qui se dérouleront  du 13 au 19 juillet prochains.

Cette manifestation emblématique pour Brest a toujours recueilli dans cette enceinte  comme à la Métropole ou dans les  structures qui ont eu à en débattre, notre soutien total.

Nous avons donc voté les délibérations qui nous étaient soumises et joint nos voix à votre  majorité pour  l’attribution des subventions nécessaires à  l’organisation des fêtes nautiques.

Nous l’avons fait de manière responsable, parce qu’il s’agit de l’image de Brest et que nous escomptons  que notre agglomération en tire de sérieux  bénéfices  sur le touristique, économique et médiatique.

Après les impérities de gestion  par le passé, – il n’est  plus utile de revenir sur les errements des premières éditions, lesquelles  avaient nécessité un sérieux recadrage – , nous nous sommes revenus à un budget 2016  plus acceptables aux alentours de 12 millions d’euros comme en 2008   et certainement plus raisonnable que les 17 millions d’euros de Brest 2012 !

C’est pour cela que nous avons soutenu l’organisation de cette 7ème édition.

Mais,  notre soutien à la manifestation y compris sur le plan financier, ne  veut pas dire blanc-seing  au niveau de la gestion ou la gouvernance.

Le fait que de l’argent public, celui des contribuables brestois, soit engagé  oblige notre collectivité à des devoirs particuliers : une gestion rigoureuse et transparente, une capacité à apprécier du bon usage de l’argent public, un contrôle permanent de l’activité des dirigeants.

Vous êtes, comptable de cette gestion et de cette gouvernance à plusieurs titres : comme  maire de Brest, président de Brest métropole mais aussi  en qualité de président de Brest événement nautique.

Or, de façon récurrente, Brest 2016 vient de  connaitre un problème de gouvernance. Comme pour Brest 2012 et avant Brest 2008 et cela toujours à quelques mois de l’événement. Ces situations vous conduisent alors  édition après édition à changer de directeur  dans la précipitation  ou dans l’improvisation.

Cela n’est pas acceptable, cela n’est pas sérieux !

  • En 2008, vous faisiez appel au directeur de Brest’Aim pour gérer la crise ;
  • En 2012 au directeur d’Océanopolis ;
  • Cette année c’est votre directeur de cabinet qui est appelé à la rescousse.

Pourtant comme à chaque édition, le directeur nommé par vos soins est toujours, l’Homme de la situation.

C’était encore le cas  début  2015, à l’annonce  de la nomination de M. Arbellot, professionnel reconnu dans le milieu du nautisme.

Las ! Un an après, las, il  jette l’éponge ou est débarqué, on ne sait pas très bien.  Pourquoi ?

La fonction serait-elle frappée d’une malédiction  ou plus surement  ce sont les choix opérés ou les conditions d’exercice de la mission  sont  en cause.

Certes, nous avions perçu un certain flottement  avec le report du Conseil d’administration  de Brest événement nautique initialement prévu en février dernier et décalé au 30 mars  prochain.

Nous avons aussi entendu les rumeurs, les mécontentements qui bruissent dans les milieux proches de la fête et le port de commerce mais je me garderai bien de relayer, pour ne pas rajouter au trouble ambiant.

Mais, une énième crise à la tête de l’organisation, nous pensions y échapper cette fois-ci.

Mais vous avez  un devoir absolu envers les Brestois et envers nous élus de Brest et de la Métropole qui votons les subventions et sommes à ce titre garants de leur bon usage.

Quels sont les difficultés actuelles au sein de Brest évènement nautique et donc de Brest 2016 ?

  • Est-ce un problème de management ? Au fil des mois vous auriez dû les déceler !
  • Est-ce une trop grande indépendance d’esprit de l’intéressé ? Faut-il être plus docile pour la fonction !
  • Est-ce comme certains le sous-entendent un manque d’ancrage dans le tissu brestois ? Il n’avait pas été recruté pour faire du bresto-brestois  mais pour son expérience et son carnet d’adresse !
  • Est-ce un problème de divergences sur la fête ? Mais le cadrage  n’était-il pas clair et posé d’emblée !
  • Est-ce une divergence profonde sur les engagements et aspects financiers ? Et dans ce cas lesquels !

Alors les questions sont claires et je vous  les pose sans ambages  dans cette enceinte municipale, car  c’est ici  que nous sommes les représentants des brestoises et des brestois, ici  que nous  délibérons et votons les engagements financiers.

Alors :

  • Incompétences ? mais de qui ?
  • Inconséquences ? mais sur quoi ?

Le second point tourne autour des aspects de sécurité.

C’est à la lecture de la couverture du dernier Sillage : l’affaire de tous.

Parfait, j’y souscris.

C’est d’ailleurs assez nouveau  dans la rhétorique municipale  puisque naguère  cette terminologie était  rejetée au profit d’un terme plus « soft »  mais héla inapproprié  et d’une certaine manière « hors-sol » celui de tranquillité publique.

Mais voilà, à la lecture des 5 pages  du reportage du journal de  l’équipe municipale, il subsiste le sentiment  d’une approche incomplète ou volontairement édulcorée

Il n’est pas sûr que les Brestoises et les Brestois qui vivent des situations d’insécurité aient une  perception  analogue à la vôtre ou même l’impression de vivre dans la même ville que ses édiles.

  • Pas un mot sur un trafic de stupéfiants qui explose, pourtant la presse locale s’en est faite l’écho dernièrement sur  le côté quasi-industriel  de certaines officines  de la drogue sur Brest et ses petits chefs d’entreprises  délinquants très prospères de ce  commerce illégal.

Peut-être les brestois ne viennent-ils pas ou plus vous voir, mais  dans mes permanences je reçois un certain nombre de nos concitoyens excédés, bousculés, intimidés par des dealers au pied de leur immeuble.

  • Pas un mot sur la montée du radicalisme, il est vrai qu’après les tragiques événements de novembre dernier et  avoir fait beaucoup parlé de lui  sur les réseaux sociaux et les médias nationaux et au-delà de nos frontières l’imam autoproclamé de la mosquée Sunna est  devenu muet !

Mais voilà  il reste toujours encore ses prêches et ses vidéos  qui nous montrent et nous alertent sur le fond et  le corps de sa pensée et  sa vision de la société  (la musique et l’embrigadement des enfants, la place des femmes, le viol…).

  • Bien évidemment pas un mot sur la police municipale mais cela nous ne nous y attendions pas. Nous savons que votre approche en la matière est totalement idéologique, là où il faudrait pragmatisme.

Mais, on fait de la médiation   je cite «  depuis l’an 2000, dans le cadre du contrat local de sécurité, les 8 médiateurs urbains de la ville sillonnent l’espace publics, sur les 7 quartiers, afin de concourir à préserver le bien vivre ensemble à Brest ». Bref, nous sommes toujours  sur le même  registre : « Oyez, oyez, dormez Brestois,  l’équipe municipale veille sur vous ! »

  • Enfin, rien sur la vidéo-protection qui pourtant, partout en France devient un  moyen efficace de sécurisation de l’espace publique et une aide précieuse à la résolution d’affaires.

Là aussi  c’est l’idéologie qui  parle et je ne saurais trop vous recommander de vous rapprocher  des positions de Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve sur ces sujets.

Dans un récent courrier que me faisait parvenir le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur en réponse à mes préoccupations sur l’insécurité  à Brest, il me répondait   je cite : «  L’instauration à Brest d’un système cohérent de vidéoprotection avec mise en place d’un centre de supervision urbain (CSU) constituerait indéniablement une plus-value pour s’adapter et lutter plus efficacement contre les formes de délinquance émergentes. Cet outil permettrait de détecter en temps réel les agissements et comportements délinquants, d’anticiper certains faits et ainsi de les prévenir, mais également de contribuer à la résolution des enquêtes. L’efficacité de ce dispositif n’est plus à démontrer dans ce domaine ».

Tout est là. Tout est dit !