Bernadette Malgorn | Le blog personnel

Bernadette MALGORN veut la relance de la LGV pour Brest

Après  l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, annoncé par le gouvernement  le 17 janvier dernier et l’évocation par le Premier Ministre de compensations pour l’Ouest, Bernadette MALGORN, présidente du Rassemblement pour Brest, a profité   du conseil de la Métropole du 26 janvier 2018, pour demander la relance du projet de Ligne à Grande Vitesse  mettant enfin Brest à 3h00 de Paris. Nous publions ci-après son intervention :

“Monsieur le Président,

« Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui, je le constate, c’est l’aéroport de la division. Depuis l’élection du président de la République, nous sommes mobilisés ensemble pour renforcer la sécurité du pays et le transformer. La gravité des enjeux économiques que le pays traverse, la gravité des enjeux de sécurité qu’il connaît exige que nous restions rassemblés sur nos priorités. Le projet de Notre-Dame-des-Landes sera donc abandonné. »

C’est par ces paroles que le Premier ministre a annoncé, le mercredi 17 janvier dernier, la décision du gouvernement.

Puis viennent les lots de consolation :

  • La garantie que Brest, que Nantes, que Rennes, disposent de liaisons faciles avec les autres métropoles européennes et de mettre en place des liaisons rapides avec les hubs long-courriers internationaux.
  • le réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique.
  • le développement de l’aéroport de Rennes-Saint-Jacques.
  • la complémentarité rail-air. Un enjeu pour les Rennais ou les Nantais, et donc pour les habitants du Grand Ouest.

Quel impact de ces annonces pour la pointe bretonne et comment réagir ?

J’ai toujours considéré que ce projet d’aéroport était un élément d’une politique nationale d’aménagement du territoire mais dont la localisation intéressait au premier chef Nantes et la Loire-Atlantique. En tant que conseillère régionale, je n’avais pas voté la participation de la Bretagne au syndicat mixte, considérant que le budget régional devait donner la priorité aux infrastructures d’accès, en lien avec la LGV, mais pas à la plate-forme elle-même.

Le projet breton d ‘aménagement du territoire reposait en effet sur les trois piliers que sont le ferroviaire, le routier et l’aéroportuaire.

  • Pour le ferroviaire, il s’agissait avec LNOBPL de mettre Brest et Quimper à trois heures de Paris. La LGV s’est arrêtée à Rennes et son prolongement jusqu’à Brest et Quimper a été abandonné en 2012.
  • Pour la route, c’était l’achèvement de la mise à deux fois deux voies de la RN 164 : en 40 ans, à peine 2/3 des 162 Km de cet axe central ont été aménagés.
  • Et en 2018, c’est au tour de l’aéroport d’être abandonné.

Sans doute ce schéma d’aménagement n’était-il pas le seul possible. Force est de constater que, tant au niveau national qu’à l’échelon régional, nul ne porte une vision prospective de l’aménagement du territoire de la Bretagne, région pourtant périphérique en l’Europe, et plus encore lorsqu’il s’agit de la pointe bretonne. Aujourd’hui aucune véritable alternative n’est encore sur la table.

Le Premier ministre a demandé « à Madame la Ministre des Transports d’étudier dans un délai de six mois, les conditions de mise en œuvre de ces trois chantiers qui se complètent et qui consistent à optimiser l’usage de Nantes Atlantique, à mettre en réseau les aéroports régionaux et à nous appuyer sur les lignes ferroviaires à grande vitesse pour rejoindre les plateformes aéroportuaires parisiennes. »

Trois nouveaux chantiers dans lesquels la pointe bretonne n’a pas encore toute sa place. On semble considérer à Paris qu’une fois « les Rennais et les Nantais » desservis, le reste suivra ! C’est oublier que Rennes n’est que la porte d’entrée de la Bretagne.

Monsieur le Président, vous avez œuvré pour que Brest ait le statut de métropole. Nous y avons adhéré unanimement. Mais j’avais alerté pour que cela ne reste pas une construction administrative et que la priorité soit donnée au développement économique et à l’emploi. Il faut en créer les conditions : et l’une d’entre elles c’est le désenclavement. Nous devons, dans l’exercice auquel Madame Borne doit se livrer, obtenir l’étude sur de nouvelles bases d’une LGV jusqu’à la pointe bretonne.

Alors, nous avons lu dans les journaux, comme d’ailleurs la plupart des élus des communes concernées, que vous cherchiez à étendre le périmètre de la métropole. Monsieur le Président, ne vous trompez pas de priorités. Certes l’appareil de la métropole avec ses satellites pourrait trouver un soulagement financier dans une extension de son périmètre. Mais cette approche bureaucratique et comptable n’est pas à la hauteur des enjeux.

Le dossier attaché à la délibération n°15 sur la DSP transports, que vous nous avez transmis ce matin éclaire d’ailleurs le débat sous-jacent : nous y reviendrons. Mais l’avenir de notre métropole dépend de son dynamisme économique et donc de son désenclavement. C’est sur un nouveau projet ferroviaire qu’il faut mobiliser tous les acteurs du pays de Brest, de ses communes et communautés, en lien aussi avec Quimper, comme avec les acteurs économiques et sociaux de l’ensemble du Finistère. Nous devons prouver au Gouvernement que nous sommes capables de nous entendre autour d’un tel projet.

Voilà une priorité pour la Métropole, une priorité pour rassembler les énergies.

Je vous remercie.”