Bernadette Malgorn | Le blog personnel

Des ascenseurs urbains au port de commerce de Brest ?

C’est en présence d’un nombreux public que s’est tenue à l’espace Bernard Giraudeau de la marina du château, la première réunion publique sur le projet des ascenseurs urbains au port de commerce, sous le contrôle de deux garantes de la Commission nationale du débat public (CNDP). Bernadette MALGORN  y était présente, accompagnée de  sympathisants. Sept projets d’ascenseurs visant à relier le port à la ville haute ont été étudiés mais seulement deux d’entre eux ont été présentés, le premier devant connecter le Cours Dajot au port du Château, le second ciblant une desserte entre la salle de spectacle la Carène et la Gare. Une multitude de questions ont été posées, sur toutes les thématiques et problématiques du projet : pertinence, emplacement, esthétique, coût, horaires, sécurité. Bernadette MALGORN  a pris la parole pour mentionner que son groupe ne s’était pas encore prononcé sur le projet et a questionné les intervenants sur la manière dont il s’inscrit précisément dans le « plan de déplacement d’entreprise » (PDE). Dans le contexte de la multiplicité d’activités de la zone portuaire. L’interlocuteur de la métropole qui pilote le projet a indiqué à plusieurs reprises qu’en toute hypothèse rien n’est encore formellement acté concernant ce projet. Pour mémoire,  nous publions ci-après l’intervention de Bernadette MALGORN en conseil de Métropole le  1er février dernier sur  les  » Liaisons verticales Port de commerce/Centre ville »

Intervention de Bernadette MALGORN – Conseil de Brest métropole du 1er février 201

« Monsieur le Président,

De COP en COP, les dirigeants de la planète prennent des engagements de réduction des facteurs anthropiques du réchauffement climatique. Les questions de mobilité sont une des cibles principales des plans climat-énergie portés par les pouvoirs publics et notre collectivité a à cœur d’y apporter sa contribution. Mais la première réponse est d’éviter de créer de nouveaux besoins de déplacements grâce à un urbanisme sobre et cohérent.

C’est l’inverse que vous avez pratiqué à Brest depuis une quinzaine d’années. J’ai qualifié votre choix d’ « urbanisme en manteau d’Arlequin »  par la multiplication de nouveaux espaces urbanisés et par votre projet de cœur de ville dilaté.

Votre politique a eu deux conséquences fâcheuses :

  • Elle a affaibli le centre-ville puisque dans une période de stagnation démographique, elle a consisté à déshabiller Pierre pour habiller Paul ;
  • Elle a aussi brouillé la vocation initiale de l’espace portuaire, comme si le tertiaire et les loisirs devaient prendre le pas sur l’économie maritime que nous considérons quant à nous comme prioritaire.

L’urbanisation décousue de ces zones a créé des besoins nouveaux en matière d’accessibilité. Eh, oui ! Vous vous êtes comportés comme les tenants de l’hyperconsommation qui par la grâce du marketing comblent le vide qu’ils ont créé ?

Mais on ne réécrit pas l’histoire. Les usagers ne peuvent pas être pénalisés des inconséquences des élus. Ce problème d’accessibilité trop tard identifié, vous proposez de le résoudre par des ascenseurs urbains. C’est en effet une des options possibles. Dommage que la concertation ne soit pas plus ouverte.

A ce stade, nous alertons sur deux points qui doivent faire l’objet d’un soin particulier :

  • la sécurité des usagers et des équipements, d’autant que rien n’est dit sur l’exploitation, et son coût ;
  • l’insertion paysagère des ascenseurs notamment sur la perspective du Château, élément majeur du patrimoine brestois dont nous devons être les premiers défenseurs.

Quant à l’impact financier, nous regrettons qu’il n’y ait pas de comparaisons avec des solutions alternatives en investissement et exploitation. Nous avons noté que le plan de financement avait recours au versement transport mais dans des proportions qui n’exigent pas son augmentation.

A ce stade, nous nous abstiendrons. »