Bernadette Malgorn | Le blog personnel

contrat de ville

Conseil municipal du 5 février 2015

“Lors de la campagne des municipales, nous avons dénoncé le manque de transparence de votre gestion du fait de la nébuleuse constituée par la ville de BREST, la Métropole (ex-CUB) et les organismes satellites.

Nous l’avions dit. Votre stratégie est de sauvegarder la vitrine « ville de BREST », ce que les médias regardent notamment quand ils font des classements pour présenter une vision rassurante de votre gestion.

Du coup vous devez faire porter par la Métropole et les satellites des programmes coûteux et souvent inutiles ou prématurés. Cela évidemment pèse sur la dette.

Bruno SIFANTUS, dans l’explication de vote sur le budget, exposera les motifs de notre position.

Mais d’ores et déjà, j’invite à regarder derrière la vitrine. Par votre opération « neutralisation », vous voulez faire croire que les Brestois vont moins payer.

Vous proposez une baisse de 0,2 et 1,3 des taux d’imposition sur les ménages. Mais pendant ce temps les bases augmentent de 1,8 à 2,2.

Dans le même temps, la fiscalité métropolitaine sur les ménages augmente de 4,2%.

Parlons aussi des tarifs et redevances qui augmentent presque tous plus que l’inflation. Et de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères qui s’envole de 9,5% et les tarifs de stationnement de 6,8% !

Alors pouvions-nous un instant croire au miracle de la transformation de la lourde charge de la dette en baisse des impôts ? Hélas non !

Tout Brestois aurait bien aimé qu’à l’instar de Cana, l’eau soit changée en vin et l’amertume des dépenses excessives en soulagement de son portefeuille. Au rendez-vous des réalités, ils constateront eux-mêmes qu’il n’en est rien.”

2017, Bruno SIFANTUS, analysant le budget et intervenu pour le groupe Rassemblement Pour Brest. Il a indiqué que : ” Le projet de budget de la Ville est sans surprise aussi inquiétant que celui de la Métropole. Les effets négatifs seront encore plus visibles car ils impactent une population citadine déjà fortement touchée par la conjoncture et la pression fiscale, y compris celle de la métropole. L’effet de cisaillement entre les recettes qui diminuent et des charges de fonctionnement mal maîtrisées est amplifié par une politique d’investissement qui délaisse l’entretien du patrimoine au bénéfice de grands projets (comme la Médiathèque des capucins). Les ménages se retrouvent durablement « au cœur des difficultés » comme vous le dites, et cela même si l’artifice d’une faible baisse du taux d’imposition (-1,3%) veut donner le sentiment d’alléger la pression. Au bilan pour chaque Brestois, la réalité est très loin du message que veut donner la « neutralisation » de la taxation excessive imposée par la métropole !

Le marasme économique de la ville, notamment du secteur immobilier mis en exergue par la baisse des droits de mutation, est mis sous pression par la crise. La population de la ville se réduit – mais plus au bénéfice de la Métropole – et la consommation des ménages diminue. Le nombre croissant de logements vacants et la chute des prix de l’immobilier qui impacte le patrimoine de chacun des Brestois, n’empêchent cependant pas de voir se développer de manière débridée de nouvelles zones d’habitat. Dans le même temps, le nombre d’emplois diminue aussi inexorablement, -125 en 2014 (chiffres CFE/CCI de Brest). Dans une ville où l’emploi public est déterminant, où le commerce, l’immobilier et l’industrie sont directement affectés par la crise, ces pertes d’emploi salarié, notamment dans l’industrie, sont des indicateurs inquiétants.

On peut s’étonner ici aussi que la baisse conséquente et brutale de la DGF n’ait pu être anticipée. Cette baisse est effectivement aussi brusque que lourde de conséquences pour la ville, notamment pour l’épargne et l’investissement.

Mais dans le même temps, ni la ville ni la métropole n’arrivent à maîtriser les charges de fonctionnement qui devraient augmenter encore de plus de 3,5% en 2014 quand les recettes ralentissent fortement. Il ne faut pas se voiler la face : ce sont les dépenses en personnel qui entretiennent cette inflation des charges, pour 2,4% ! Sans compter les nombreux postes de cadres supérieurs dans les opérateurs satellites.

En raison d’une situation financière plus équilibrée et d’une dette moins forte, la Ville de Brest est subrepticement appelée à soutenir la métropole, confrontée aux difficultés croissantes que l’on sait. La ville propose de baisser les taux de la fiscalité des ménages de 1,5 % sous prétexte de “neutralisation” de la fiscalité de Brest Métropole, et ceci dans le cadre d’une pression fiscale globale sur les ménages qui reste toujours plus lourde. Cette bascule des taux pose évidement question. Présentée comme un geste de solidarité, c’est de fait un artifice qui permet de ne pas voir les ratios d’endettement de la Métropole trop se dégrader et risquer de dépasser la limite de 10 qu’elle s’est elle-même fixé. Sans cette bascule, ce ratio d’endettement aurait frôlé la limite (à 9,8). D’ailleurs ce pacte n’a semble-t-il pas été adopté par les autres communes.

La stabilisation du niveau d’investissement dont vous vous félicitez, à environ 20 M€, permet de donner à la ville le beau rôle. La ville laisse ainsi à la métropole tout le poids de la baisse de la DGF et donc de la baisse du niveau d’investissement global. Les difficultés sont moins visibles quand elles sont portées par un niveau d’administration plus large. Tout cela donne le sentiment que chacun voit midi à sa porte, et laisse la métropole avec ses dettes et ses difficultés économiques. Elles y trouvent bien sûr moins d’écho médiatique auprès de la population citadine.

Les perspectives sont suffisamment sombres pour que nous en appelions à un sursaut. Nous défendons une autre politique :

La priorité doit être donnée à l’investissement dit « courant » (+ 0,6%), investissement qui est indispensable à la conservation du patrimoine. Il s’agit de stopper la paupérisation de fait du cœur de la ville. Sans revenir dans le débat sur les compétences, le quartier des Halles Saint Louis doit devenir le drapeau de cette nouvelle politique, et aussi d’un soutien affirmé au commerce et à l’attractivité de la ville. Comment espérer rendre la ville attractive en délaissant le centre de la ville elle-même. Le budget doit aussi exprimer fortement les attentes de la population en matière de sécurité

En conclusion, c’est l’ensemble de l’architecture budgétaire et de ses artifices financiers que nous rejetons. Notre groupe votera donc contre le projet de budget primitif 2015.”