Bernadette Malgorn | Le blog personnel

Propos liminaires :

débat d'orientation budgétaire

Groupe des élus du Rassemblement pour Brest. Conseil municipal du 21 janvier 2016. Intervention de Bernadette MALGORN

Monsieur le Maire,

Chers Collègues

Voici arrivé ce jour du Débat d’orientation budgétaire que nous attendions depuis plus d’un mois et que vous avez repoussé au maximum du délai légal. Inutile de me répondre que c’est légal et conforme au Code. Je connais. Voyons les conséquences de votre choix.

En décembre dernier, rompant ainsi avec la tradition, vous n’aviez pas été en mesure – pour la 1ere fois  depuis 10 ans –  d’organiser un tel débat devant notre assemblée.

Au dernier conseil municipal, nous avions posé la question des raisons d’un tel retard :

  • incapacité à faire des choix ne pouvant être que drastiques ?
  • volonté de retarder les mauvaises nouvelles ?
  • réveil douloureux des majorités socialistes tant au plan national que local après tant d’années de déni de la crise.

Si vous n’avez pas entendu de critiques de notre part  sur le principe de la baisse des dotations que la situation des finances publiques rendait inéluctable, c’est la brutalité et la méthode employée que nous mettons en cause.

Les finances de la Ville sont sous contrainte. Le gouvernement socialiste vous met devant le fait accompli. Mais cette critique  qui transparait de votre document du DOB, cette méthode que vous fustigez, c’est celle que vous pratiquez ici à Brest vis-à-vis  des partenaires de la Ville. J’y reviendrai.

En décembre dernier, vos atermoiements, vous ont conduit  à cet exercice quelque peu « baroque » consistant à proposer des engagements pour 2016, sans que les élus brestois aient été appelés à débattre du contexte et des grands arbitrages budgétaires dans lequel ces opérations devaient  trouver leur place.

Bruno SIFANTUS exprimera, à l’occasion de l’examen de votre rapport, la position de notre groupe sur ce DOB. Je n’évoquerai ici que des questions de méthode, débordant les aspects budgétaires.

Nous le savons : les finances publiques sont contraintes. Des choix doivent être opérés entre les politiques publiques.

Nous avions marqué notre priorité pour l’entretien du patrimoine existant, pour le soutien aux familles, à la petite enfance et à la jeunesse. Car nous savons bien que, dans les périodes difficiles, c’est la solidarité familiale, c’est la solidarité sociale, c’est l’accompagnement des familles et l’éducation de la jeunesse qui assurent la cohésion nationale.

Si nous nous sommes opposés à votre fuite en avant vers des investissements qui sont au-dessus de nos moyens c’est parce que, dans le contexte actuel, ils ne peuvent être réalisés qu’au détriment de politiques plus prioritaires comme on le voit avec les dépenses de fonctionnement de la médiathèque des Capucins qui déstabilisent le réseau existant.

Pour nous, la réduction de 13% des dotations aux écoles de la ville n’était pas une bonne décision. Nous l’avons désapprouvé.

De même la réduction uniforme et brutale de 4% des subventions aux associations d’éducation populaire n’est pas non plus une bonne décision. Nous la désapprouvons.

Nous désapprouvons encore plus, car tout peut se discuter, la brutalité de la méthode qui est une mascarade de concertation : comme pour les écoles qui le furent après les vacances de Pâques, les associations d’éducation populaire n’ont été informées de vos intentions – c’est-à-dire de vos oukases- que quelques jours avant le conseil du 17 décembre dernier, où ces rapports ont été présentés. Et ce n’est qu’aujourd’hui que vous demandez de prendre acte de vos orientations. D’évidence nous avons des choix différents tant en termes de priorités que de méthode.

Comment s’étonner dès lors  de la réaction des 23 associations mises ainsi au pied du mur ? Nous sommes d’accord pour lancer une évaluation du service rendu dans le cadre de cette politique. Mais cela doit se faire dans la concertation, dans la transparence et selon des règles du jeu partagées par les acteurs. N’oubliez pas que ce sont des bénévoles qui gèrent un quasi service public qui emploie 400 salariés et intéresse 25 000 usagers, comme le rappelait Rémi Hervé lors de notre dernier conseil. Avez-vous évalué les conséquences si notre collectivité devait assurer elle-même ce service à la population ?

Nous aussi nous disons l’Humain d’abord : mais il faut le mettre en actes.

Vous le savez fort bien : nous sommes démocrates, républicains et a priori nous faisons crédit à nos adversaires politiques de l’être aussi.

Que penser alors de cette opacité que vous entretenez autour de dossiers importants de la collectivité, au risque de susciter interrogations voire suspicion ?

2 exemples récents :

  • La non-communication du bail emphytéotique signé en 2008 entre BMH, dont vous êtes le président, monsieur le maire, et la mosquée d’obédience salafiste de Pontanézen, lui permettant, si elle aménage cette friche, de présenter un nombre de places de stationnement facilitant une autorisation d’extension.

Que cherchez-vous à cacher ? Pourquoi cette association, dont on connaît maintenant le message qu’elle propage, bénéficierait-elle des faveurs de la collectivité ? Nous le dénonçons vigoureusement.

Au conseil du 17 décembre 2015, nous avons été appelés à délibérer du rapport annuel du représentant de la Ville de Brest au conseil d’administration de Brest’aim pour l’exercice 2014; j’ai demandé communication du rapport du commissaire aux comptes qui était cité à l’appui de la délibération. Chou blanc ! Mais que cherchez-vous donc à cacher ?

En fait, vous demandez aux élus brestois de voter  les yeux fermés. Votre majorité peut-être mais non ne mangeons pas de ce pain-là.

Faudra-t-il que nous saisissions la CADA pour obtenir enfin une libre consultation des différents  actes de la Ville, de la Métropole…et de ses satellites.

A propos de satellites, vous allez encore enrichir le paysage avec une nouvelle SPL, pour les Capucins. Nous allons mettre 350k€ en capital et emprunter quelques millions supplémentaires hors budget mais sous notre garantie. Et vous vous êtes débrouillés pour que le nombre d’administrateurs soit fixé de telle sorte que le jeu de la proportionnelle ne permette pas la représentation de notre groupe.
Mais qu’avez-vous donc à cacher ?

Cette opacité que nous vivons, ces méthodes que nous rejetons, vous les appliquez  également envers les associations, les partenaires de la collectivité. A ce titre le projet de la « Salle Avenir »  dans le quartier  Saint-Martin est un exemple remarquable.

Une décision du conseil municipal de Brest du 27 janvier 2006 (délibération 2006-01-012) portait sur la réalisation d’un équipement de quartier sur des parcelles (ancienne école de St Martin – square Baden Powell – patronage Avenir). On apprend subrepticement que vous avez décidé de l’affecter à d’autres projets d’urbanisme.
Que cherchez-vous donc à cacher ?

 Ne vous étonnez pas dans ces conditions de nos votes sur vos propositions.