Bernadette Malgorn | Le blog personnel

Politique culturelle de Brest :

une succession d’incohérences

Pour Bernadette MALGORN, présidente des élus du Rassemblement pour Brest, la politique culturelle de l’équipe Cuillandre est marquée par une succession d’incohérences et cette fâcheuse tendance à « déshabiller Pierre, pour habiller Paul ». C’est ce qu’elle a exprimé lors du conseil municipal de Brest le 2 mars 2017.

« Il y a quelques jours, le Président de la République était à Brest pour inaugurer la médiathèque des Capucins.

L’aménagement du Plateau des Capucins se résume à une juxtaposition de projets à financement public, et très largement par transfert d’activités culturelles qui animaient d’autres quartiers.

Quelques exemples :

  • la fermeture des bibliothèques d’étude et Neptune qui prive du service de la lecture publique les habitants de centre-Siam ;
  • le projet de cinéma multiplexe, même s’il passe de 7 à 5 salles, qui pourrait, sans nouvel appel à projet, porter un coup fatal au cinéma Art et Essai sur notre bassin de vie ;

Ces exemples posent clairement la question de la cohérence de la politique culturelle de la ville.

Et voici que se profile, à l’instigation du conseil départemental, un projet de Musée des phares et balises sur le port. Nous avions été alertés par une demande de création d’un GIP auquel la métropole était invitée à participer. Dans le doute, nous nous étions abstenus. Nous découvrons maintenant qu’il s’agirait d’un projet d’envergure de nature à cannibaliser le Musée des Phares du Créac’h sur l’île d’Ouessant. Le conseil départemental envisagerait d’y consacrer une dizaine de millions. Il y a suffisamment d’éléments du patrimoine maritime qui méritent d’être valorisés à Brest pour construire une complémentarité avec l’existant sans aller, une fois de plus « déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Dans le même temps, nos institutions culturelles ont besoin de voir leur rayonnement soutenu. Nous militons de longue date, vous le savez, pour la redynamisation du Carré des Arts. Les Amis du Musée ont présenté il y a quelques semaines un projet de restructuration du musée des Beaux-Arts pour une enveloppe estimée à 10 M€. Eh bien ! si le conseil départemental veut investir à Brest, voilà une belle occasion. On pourrait en profiter pour rétablir dans ce nouveau complexe une offre de lecture publique. Nous apprenons aussi avec regret le départ annoncé du directeur du conservatoire de musique. Votre annonce d’une éventuelle suppression du cycle de concerts « Entre sable et ciel » dans le cadre de votre catalogue de restrictions budgétaires n’y serait-elle pas pour quelque chose ? Une politique culturelle ce n’est pas l’extension de mètres carrés. C’est la valorisation d’un riche patrimoine, le soutien à la formation artistique, à la diffusion des œuvres et un contexte favorable à la liberté de création pour l’épanouissement et la promotion des talents brestois. »