Bernadette Malgorn | Le blog personnel

L’équipe Cuillandre, c’est “Sauve qui peut”

“SAUVE QUI PEUT… Voilà l’impression générale donnée, monsieur le Maire, par votre municipalité à un an des élections municipales.”

C’est en ces termes que Bernadette MALGORN,   intervenant à l’ouverture de conseil municipal de Brest du 23 avril 2019, a qualifié l’état de l’état la municipalité actuelle.  la présidente du Rassemblement pour Brest a poursuivi  ensuite :

“La toute-puissance, frisant parfois l’arrogance, de l’appareil socialiste sur la vie municipale brestoise, ce que nous avons appelé la « chape de plomb », se lézarde.

Il faut donc trouver des parades, de nouvelles pistes, établir des écrans de fumée… Bref, tenter de faire survivre le système, quitte à aller jusqu’au reniement des grands principes et des dogmes établis depuis 2001, voire plus.

Et pourtant, il se passe de belles choses dans notre bonne ville de Brest. Pour ne prendre qu’un exemple, ce fut la célébration, le samedi 13 avril de l’inscription de l’auberge de jeunesse du Moulin Blanc à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, reconnaissance exceptionnelle pour une réalisation qui n’a que trente-cinq ans. Des interventions émouvantes, à la mémoire de l’architecte Roland Schweitzer, et érudites, sur le style et l’inspiration de cette œuvre, en appelaient aussi à la réflexion politique autour de deux thèmes : le patrimoine et la transparence.

Le patrimoine

La ferveur nationale qui s’est levée après l’incendie qui a détruit de larges pans de la cathédrale Notre-Dame de Paris montre l’attachement de nos compatriotes à leur patrimoine. Mais cette catastrophe enseigne aussi qu’un patrimoine doit être inventorié, suivi, entretenu, géré.

Ce qui est vrai pour les monuments remarquables l’est aussi, à une autre échelle, du patrimoine dont nous avons la responsabilité, le patrimoine municipal. Je ne parle pas spécialement des églises antérieures à 1905 qui sont propriétés communales, mais de l’ensemble des immeubles à usage de bureaux, de locaux sportifs, culturels, sociaux, etc. dont nous avons la charge.

Il y aura bientôt deux ans, le 11 mai 2017, la collectivité décidait de dresser l’inventaire de son patrimoine. Nous avons approuvé cette initiative, tout en regrettant son caractère tardif : la réalisation de cet inventaire figurait dans notre programme municipal comme une initiative à lancer dès 2014.

Cette connaissance de l’état du patrimoine dont la ville a la responsabilité est indispensable à une bonne gestion de la collectivité. Mais deux ans après le lancement de l’opération, nous n’en savons guère plus. C’est pourquoi, je vous ai reposé la question du patrimoine municipal par courrier du 1er avril 2019. J’attends donc les éléments demandés. Ils sont de deux ordres :

1/ l’inventaire des immeubles dont la ville dispose pour l’exercice de ses missions en précisant le statut (propriétaire, locataire, mise à disposition), l’état des lieux et la valeur comptable, le loyer et les charges le cas échéant.

2/ l’inventaire des immeubles dont la ville est propriétaire mais qui ont une autre affectation soit pour l’exercice d’un service public ou d’une mission d’intérêt général en précisant les conditions juridiques et financières, soit en location à valeur de marché.

Dans mon courrier je précisais également souhaiter disposer des mêmes informations pour Brest Métropole.

La transparence

Toute architecture publique offrant de grands espaces vitrées est présentée comme un symbole d’ouverture, de transparence dont on crédite, au moins en intention, ses promoteurs. Hélas ! S’agissant de la gestion de la collectivité brestoise, cette symbolique est usurpée.

L’affaire des indemnités des élus socialistes a connu de nouveaux rebondissements : gardes à vue et auditions des protagonistes par la police judiciaire, mises en examen de vos anciens adjoints, monsieur le maire : l’affaire n’est pas terminée. Elle est entre les mains de la justice : ce n’est pas notre terrain. Mais ces errements ont été facilités par le système d’opacité que vous avez mis en place, réduisant au minimum légal les moyens de contrôle, et encore !

Notre conseil municipal n’a pas de vie réelle. Vous devez admettre cette critique forte, comme vous l’avez admis pour l’association Vivre à Brest. Cette absence de véritable vie démocratique locale facilite tous les dérapages. C’est de cela que nous vous tenons pour responsable. Nous devrions, au sein de ce conseil, pouvoir délibérer entre citoyens libres.

Et cela nous concerne, nous, les élus ! Du manque de transparence de la vie publique municipale, vous êtes responsable. Nous avons appelé à un changement drastique dans le fonctionnement de nos collectivités, à la ville et à la métropole. Sans grand écho de votre part. Ah ! Si, la retransmission vidéo de nos séances par internet que nous réclamions et que vous nous annoncez le 17 avril 2019, à moins d’un an des municipales : il était temps !

Mais que d’occasions manquées. Nous vous avons encore proposé en décembre 2018 de pouvoir faire ensemble la lumière sur le fonctionnement de notre institution. Nos concitoyens l’attendent ! Nous voulons que notre collectivité se dote d’un code de conduite anti-corruption destiné à prévenir et à détecter les faits de corruption, de trafic d’influence, de concussion, de prise illégale d’intérêt, de détournement de fonds publics et de favoritisme. Depuis plusieurs mois, je vous ai demandé[1], dans le respect de la loi, l’accès à différents documents et pièces comptables. A ce jour, les éléments transmis restent très incomplets.

Vous ne pouvez ignorer les interrogations de la population sur ces sujets sensibles. Vous n’avez pas le droit de nous refuser l’accès aux informations concernant les frais de bouche de l’ensemble des élus de 2014 à 2018 (seuls vos frais en 2018 ont été transmis). Votre cabinet m’a informée ce matin que je devrais les recevoir d’ici la fin de la semaine. J’attends aussi une réponse sur les modalités d’accès aux pièces comptables.

Le même système opaque sévit aussi dans votre pratique des concertations qui ne sont que des façades. Le dernier exemple c’est votre palinodie sur les rythmes scolaires. Vous êtes tellement persuadé d’avoir raison contre tout le monde que vous annoncez des décisions avant la fin de l’expression des partenaires et des votes des conseils d’école. Tout cela pour finir dans une pirouette !

Où est la démocratie locale ? Où est l’intérêt général ? Pour nous, ce sont des valeurs à défendre et à illustrer dans les actes.

Un changement s’impose !”

 

 

Le Télégramme 24 avril 2019

 

[1] 9 janvier 2019, B.Malgorn à F. Cuillandre ; 5 février 2019, réponse de F Cuillandre ; 5 mars 2019, B.Malgorn à F. Cuillandre ; 5 avril 2019, B.Malgorn à F. Cuillandre.